L’inquiétude des Ixelloises et des Ixellois concernant la teneur en PFAS dans leur eau est bien présente.

Geoffroy Kensier, chef de groupe Objectif XL, interroge le Collège lors du Conseil communal du 23 novembre 2023.

Voici son interpellation :

Alors que la pollution aux PFAS fait polémique dans tout le pays, ce mercredi 15 novembre, le ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo) l’assurait : les habitants de la Capitale n’ont pas à s’inquiéter de la qualité de leur eau, il rappelait que la “future norme européenne de 100 ng/litre n’a jamais été dépassée” pour ces polluants éternels, en tout cas pas en région bruxelloise.

Cette affirmation serait trompeuse. Le ministre aurait raison pour ce qui est des 20 PFAS (PFAS20) détectés par Vivaqua. Mais il aurait omis de parler de quatre PFAS (PFAS4) considérés comme particulièrement dangereux. Les chiffres qui circulent seraient particulièrement préoccupants, surtout dans une bonne moitié de la région.

Les réservoirs d’Ixelles et de Boitsfort n’alimentent qu’une petite partie du territoire bruxellois.

À l’Ouest, ce sont les réservoirs du Callois et d’Uccle qui servent de sources principales.

Le réservoir de Rhode-Saint-Genèse alimente toute la moitié Est de la région bruxelloise, dont la totalité des communes d’Ixelles, Etterbeek, Watermael-Boitsfort, Auderghem, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, et Evere, sans compter une partie de Bruxelles-Ville, Schaerbeek et Saint-Gilles.

Les habitants et les habitantes de la commune d’Ixelles ne sont donc pas alimentés par le réservoir d’Ixelles mais par celui de Rhode-Saint-Genèse.

– Pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce choix ?

– Est-ce à dire que le réservoir d’Ixelles situé entre l’avenue Louise et la chaussée d’Ixelles n’alimente pas les habitations des Ixelloises et des Ixellois ?

Concernant les teneurs en PFAS4, si l’on utilise la norme danoise (2 ng/l) et flamande (4 ng/l) jugées moins laxistes que la norme européenne, on constate que le réservoir de Rhode-Saint-Genèse dépasse de loin ces valeurs. Cela reste en-dessous des 100 ng/l de la norme européenne, mais les données vont quand même jusqu’à 14 ng/l en 2021. En 2023, cela tourne entre 4 et 8 ng/l. En Flandre, on serait donc au-dessus du seuil de vigilance et au Danemark, la norme en vigueur serait de loin dépassée.

Les progrès scientifiques, la recherche en santé publique évoluent constamment et la priorité des pouvoirs publics est de protéger la santé des citoyens.

– Pourriez-vous nous communiquer toutes les analyses des taux PFAS dans l’eau, systématiques et occasionnelles, depuis cinq ans?

– Pourriez-vous nous fournir ces données pour le réservoir qui fournit les Ixellois et les Ixelloises ainsi que nous donner le détail de chacun des PFAS ?

– Pouvez-vous garantir aux Ixellois que l’eau qu’ils consomment ne contient pas ou dans des quantités minimes des substances fluorées persistantes qualifiées de “polluants éternels” et associées à des risques accrus de cancer et de perturbations du système hormonal et immunitaire ?

 

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