• Mère de deux enfants, ixelloise depuis mon arrivée à Bruxelles, il y a plus de 20 ans…
  • Administratrice au Parlement européen
  • Citoyenne européenne engagée dans la vie démocratique et sociale
  • Je plaide pour un renouvellement démocratique à Ixelles pour une administration communale efficace et au service de ses habitants

Fernando Pessoa à Flagey

Caché dans un des recoins de ce carrefour ixellois qu’est la place Flagey avec sa dizaine de rues y convergeant, se trouve une singulière statue : une tête d’homme avec des lunettes d’aviateurs et des cheveux au vent.

Cet homme semble scruter le lointain et pourtant lorsque l’on s’approche, on découvre des pupilles taillées dans les verres de ses lunettes. Ces yeux sont plutôt posés vers la mosaïque du sol. Cet homme se nomme « personne ». Il révèle la magie de la langue française qui avec le même mot désigne une chose et son contraire.

PessoaUn des plus grands auteurs et poètes portugais se nomme « personne ». L’énorme tête de Fernando Pessoa est là dans un des coins de la place nommée d’après l’homme qui exerça le plus long mandat de bourgmestre d’Ixelles, pendant 18 ans (1935-53).

Il occupe ce recoin comme personne évidemment, les yeux rivés vers ces pavés blancs et noirs dessinant des volutes, qui semblent avoir été posés à Lisbonne.

Fernando Pessoa n’est pas seul, il est entouré par les arbres. Leur bruissement dans la brise accompagne ses méditations. Son territoire est délimité par de bas parapets sur lesquels les passants peuvent s’assoir un moment.

Isabelle Montoya - Pessoa

Dans le livre de l’intranquillité, Pessoa écrit que « la liberté est la possibilité de s’isoler ». Au sein de ce recoin de la place Flagey, il semble vivre ses propres mots, il ne lui manque que les rires des enfants, un air salé par les embruns de l’océan et, parfois, un ciel au bleu cristallin pour que l’espace d’un instant nous soyons transportés sur sa terre natale, au loin. Pessoa rêve sans doute au relief de Lisbonne face à l’horizon du « plat pays ».

Cette sculpture remarquable réalisée par Irene Vilar et inaugurée en 1989 est un témoignage émouvant de la présence portugaise et de son dynamisme au sein de notre commune enrichie et façonnée par toutes les cultures qui la composent.

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