Dans sa note de politique générale, la majorité ixelloise Ecolo-PS consacre un point particulier à la publicité intitulé : « Un espace public non soumis à l’emprise publicitaire ». Nous pouvons y lire notamment l’engagement « d’éviter toute publicité en contradiction avec les valeurs défendues par la commune (dont, par exemple, le sexisme, la malbouffe, ou encore la publicité en contradiction avec les objectifs de lutte contre le changement climatique) ».

Partisan de la réduction de la publicité dans l’espace public, Geoffroy Kensier, chef de groupe Objectif XL, s’est interrogé sur cet engagement de la majorité et sur la signification que recouvre cette formulation très large et peu précise.

En juillet dernier, une immense bâche publicitaire pour une boisson apéritive alcoolisée a été apposée sur la façade d’un bâtiment situé à l’angle de la chaussée d’Ixelles et de la rue Lesbroussart. Lors du Conseil communal du 26 septembre, il a interrogé le Collège sur les raisons qui ont conduit l’Echevin de l’urbanisme a délivrer puis a retirer le permis d’urbanisme à l’entreprise d’affichage blowUP. Les réponses qu’il a reçu l’ont stupéfait.

Dans sa réponse, l’Echevin explique qu’il a délivré le permis puis quand il a vu le contenu de la publicité il a demandé de la retirer parce qu’il s’agissait d’une publicité pour de l’alcool et que cela est en contradiction avec les valeurs de la commune.

Pour Geoffroy Kensier cette réponse est déconcertante : « Les valeurs défendues par la commune ne sont définies dans aucun texte réglementaire ; il n’y a eu aucun débat. Il s’agit en réalité du fait du prince, l’Echevin s’arroge le pouvoir discrétionnaire de décider quelle publicité est autorisée ou pas et ce sans aucune base légale. Attention aux dérives ! ». Et l’élu humaniste de pointer pour la commune les risques coûteux de recours d’annonceurs qui s’estimeraient lésés.

Le conseiller communal de s’interroger sur cette décision purement locale : « Imaginez si chaque commune définit ses valeurs en fonction de la majorité en place, cela va être ingérable pour les annonceurs et incompréhensible pour les citoyens ».

Et de conclure : « Que la majorité travaille à réduire la place de la publicité dans nos rues plutôt que de choisir de manière arbitraire quel produit peut bénéficier d’une publicité ou pas. Il est temps de cesser d’avoir une conception idéologique de la gestion d’Ixelles et de passer à une conception pragmatique ».

Ixelles interdit donc les publicités en contradiction avec les valeurs défendues par la commune MAIS ne définit pas les valeurs qu’elle défend.

Presse :

Ixelles : la majorité s’attaque à la “mauvaise” publicité, l’opposition s’interroge sur la légalité – RTBF -17 octobre 2019

Après une campagne polémique, Ixelles veut resserrer la vis sur la publicité – Le Soir – 11 juillet 2019

Cette bâche publicitaire à Flagey n’est pas autorisée – La Capitale – 3 juillet 2019

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