Fameux défi pour Geoffroy Kensier, qui sera tête de liste d’Objectif XL, une liste cdH d’ouverture, et cela sans avoir été déjà conseiller communal précédemment. Son but est de faire un résultat au moins aussi bon que le cdH en 2012, alors emmené par Julie de Groote. Nous l’avons rencontré.

Interview dans La Capitale de ce 22 mai 2018

Vous êtes encore peu connu à Ixelles. Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 38 ans (l’âge moyen des Ixellois !), je suis licencié en droit et j’ai fait un master en relations internationales au Caire (Égypte) pendant un an, après avoir passé ma jeunesse à Braine L’Alleud. J’ai travaillé au ministère des Affaires étrangères puis au cabinet de Joëlle Milquet, d’abord quand elle était ministre de l’Intérieur puis quand elle est devenue ministre de la Culture. J’ai ensuite travaillé un an à la Commission européenne, où j’ai fait un remplacement et, depuis peu, je travaille au Cepess, le centre d’études du cdH. J’habite à Flagey depuis quatre ans. Ma femme est italienne et nous sommes parents d’une petite fille depuis 4 mois.

C’est pas compliqué d’être candidat pour la première fois et directement propulsé en tête de liste ?

En 2012, je m’étais déjà présenté aux élections mais à la Ville de Bruxelles, en soutien à la liste de Joëlle Milquet. Et j’avais fait 231 voix de préférence. Je trouve que c’est super-intéressant de faire une campagne. C’est un peu comme passer un examen. Chaque personne que vous rencontrez vous pousse le plus loin possible dans vos connaissances. J’encourage d’ailleurs tout le monde à faire campagne au moins une fois dans sa vie ! Cela force à sortir de son milieu et vous fait découvrir plein de choses.

Vous retirez quoi de l’expérience de votre campagne en 2012 ?

Une certaine rigueur dans mes sorties et dans la façon d’accrocher rapidement les gens.

Et être tête de liste, ce sera pas compliqué ?

Non, cela n’est pas un handicap et cela nous démarque des autres listes. Je suis le seul à incarner le renouveau, les autres têtes de liste sont en place et ils font de la politique depuis des années. Les gens n’attendent pas nécessairement des jeunes mais du renouvellement.

Il y a aussi le fait que votre liste a un nouveau nom. Les électeurs cdH vont vous retrouver ?

C’est un choix qu’on a fait. On veut ainsi montrer le renouveau, le fait qu’on représente une alternative. En n’ayant pas l’étiquette d’un parti traditionnel, on attire d’autres gens, ceux qui, justement, ne sont pas attirés par les partis traditionnels.

Le CD&V fera liste commune avec vous ?

Oui, ils seront avec nous.

Êtes-vous candidat bourgmestre ?

Il faut être raisonnable… Cela me fait parfois rire quand j’entends certaines jeunes têtes de liste dire qu’ils sont candidats bourgmestre… Nous, ce qu’on veut, c’est entrer dans une majorité pour faire changer les pratiques.

Quel bilan dressez-vous du travail de l’actuelle majorité MR-PS-DéFI ?

Assez négatif. On est un peu comme dans un ancien monde. On a l’impression que c’est « back to te seventies » ! Après la bruxellisation, il y a l’ixellisation, la démolition du patrimoine ixellois (Solvay, Delhaize Molière, rue Hector Denis, rue Washington…). Il y a une non prise en considération de l’environnement, avec l’abattage des arbres place Fernand Cocq et la pseudo-consultation pour la chaussée d’Ixelles où les habitants sont furieux car aucune de leur demande n’a été reprise dans le projet en cours de réalisation. Sans compter les pratiques de la politique de papa, où on se partage le maïorat et où plus de la moitié des membres du collège cumule avec une fonction régionale. Sans notre vigilance, on en aurait eu un de plus (Gautier Calomne), Ixelles aurait alors été roi du cumul.

Vu ces critiques, pas de coalition envisageable avec les libéraux alors ?

Il faudra voir si le MR a compris… Nous, on viendra avec des non pros de la politique, des gens qui viennent avec des idées neuves. Il faut se renouveler, revigorer la démocratie. On ne doit plus faire de la politique toute sa vie, de la même manière qu’on ne fait plus le même travail durant toute sa vie.

Vous allez privilégier un type de contact en particulier pour convaincre les Ixellois durant la campagne électorale ?

Non, on fait à la fois les marchés, du porte-à-porte, les réseaux sociaux… On a aussi fait des badges « Objectif XL » qu’on porte. Cela attire l’attention des gens. Sinon, les trois thèmes prioritaires de notre campagne seront la sécurité, la propreté et aussi la mobilité.

Quel est votre pronostic, combien d’élus espérez-vous ?

Nous espérons au moins faire aussi bien qu’en 2012 (NDLR : 4 élus) et on va même essayer de faire mieux.

Vous pensez pouvoir attirer un nouveau profil d’électeurs ?

Je peux attirer des jeunes qui se reconnaîtront en moi. Et on peut aussi attirer des gens qui sont fatigués de voir toujours les mêmes têtes se présenter.

Quelles compétences aimeriez-vous exercer si vous entrez dans la prochaine majorité ?

Tout ce qui est aménagement du territoire et environnement. Les espaces verts aussi, la mobilité douce ou encore les plaines de jeux. Il est important d’écouter les gens. Les citoyens peuvent tout comprendre, il suffit de leur expliquer et de les informer. Évidemment, cela prend du temps. Et quand on cumule avec une autre fonction politique (régionale), on n’a pas le temps nécessaire pour faire cela.

M.B.

Les 3 priorités :

Geoffroy Kensier sera donc tête de liste Objectif XL, une liste humaniste d’ouverture. Nous lui avons demandé quels étaient ses trois projets prioritaires pour la commune.

La mobilité . « Les Ixellois sont les premières victimes de la politique du ministre régional des Travaux Pascal Smet (sp.a) ! Que l’on songe aux chantiers à Général Jacques, Franklin Roosevelt ou encore à la chaussée d’Ixelles. n’y a-t-il pas trop de chantiers à la fois ? Roosevelt, par exemple, est-il vraiment une priorité ? Et il va y avoir bientôt Lesbroussart. Ixelles doit mieux se faire entendre auprès de la Région. Et il faut avoir une vue plus globale pour voir quel impact tel chantier peut avoir sur un autre. Il y a une absence totale de coordination. On a l’impression que ce n’est pas géré . »

La sécurité . « On l’a encore vu récemment avec le braquage du Déli Traiteur dans le quartier Châtelain, la sécurité est un problème important. Nous demandons qu’il y ait plus de « bleu » (policiers) dans les rues. Il faut plus de bikers (policiers à vélo). Il y a de plus en plus d’Ixellois qui ont peur parce que certains automobilistes roulent comme des fous. A partir de 22h, il y a des voitures qui descendent la chaussée d‘Ixelles à fond ! Les zones 30, c’est bien, encore faut-il qu’elles soient appliquées et qu’il n’y ait pas juste des panneaux, comme c’est le cas dans le sud d’Ixelles . »

La propreté . « Il y a une sorte de fatalisme, en la matière, dans le chef du collège ixellois actuel. Pourtant, comme en a témoigné le patron du cinéma Vendôme, il reste un gros problème de propreté à Matonge. Ce qu’il faut, c’est mettre des policiers pendant une semaine et sanctionner. Il faut des gens sur le terrain et, surtout, faire enlever l’amas de sacs et de déchets dès qu’il apparaît pour repartir à zéro. »

Il élève des poules dans son petit jardin près de Flagey

Habiter près de la place Flagey et avoir des poules, ce n’est pas banal. Geoffroy Kensier nous explique comment cela lui est arrivé. « Un jour qu’on s’était rendu dans le Brabant wallon, ma femme m’a dit : pourquoi on ne prendrait pas des poules chez nous » ? Je l’ai prise au mot et j’ai acheté deux poules à Wavre . » Des animaux qu’il juge étonnants. « Elles sont toujours actives, en hiver comme en été. Et, elles chantent quand même aussi le matin, il n’y a pas que les coqs. »

Mais, contrairement à ce qui arrive souvent avec les coqs en ville, la future tête de liste Objectif XL n’a pas de souci avec son voisinage. « Mes voisins sont ravis du bruit de poules, ils me disent que cela leur rappelle la campagne ! C’est vraiment hyper sympa. Et les enfants de nos amis qui viennent à la maison sont ravis. »

Sans compter bien sûr l’aspect environnemental. « Cela nous permet de leur donner à manger nos épluchures et autres déchets organiques . » Grâce à ces poules, pas besoin d’utiliser des sacs-poubelle orange. Cela dit, il y a tout de même une contrepartie. « Il faut tout de même nettoyer le poulailler une fois par semaine et remettre de l’eau régulièrement. Mais elles produisent deux œufs par jour, ce qui nous permet de faire plaisir à nos proches car on ne consomme pas 14 œufs par semaine ». Même les vacances ne posent pas problème. « Les poules peuvent vivre de manière autonome durant une semaine et les œufs peuvent se garder un mois. Et, comme notre jardin est entouré de murs, on n’a pas de problèmes avec les renards . »

 

 

Je suis le seul à incarner le renouveau – La Capitale – 22 mai 2018

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