Le quartier Berkendael s’étend autour de la place Georges Brugmann. Il fait la joie des amateurs d’architecture et de patrimoine. Des architectes réputés y ont donné libre cours à leur créativité, offrant au quartier des illustrations remarquables des styles ayant traversé ces deux derniers siècles : Art nouveau, Art Déco, Beaux-Arts, modernisme… Le quartier Berkendael s’étend sur près de 110 hectares et de 3 communes : Uccle, Forest et Ixelles.
La création de cette zone résidentielle, sur une ancienne plaine champêtre, fut approuvée par le conseil communal d’Ixelles en 1899.
Le quartier Berkendael se voit attribuer une fonction essentiellement résidentielle. Il attire une bourgeoisie fortunée ; des médecins, des avocats, des politiciens, des hommes d’affaires, des artistes et des écrivains.
Ce projet émane d’un groupe d’investisseurs privés conduits par le financier Georges Brugmann. Ce banquier et mécène d’origine allemande a grandement contribué à l’essor de sa ville et de son pays au début du XXème siècle. Il finance la construction de l’avenue Brugmann et l’aménagement d’Uccle en zone résidentielle cossue (avenues Albert et de Messidor). Il participe également dans l’aventure scientifique initiée par Ernest Solvay à la Cité scientifique du parc Léopold, puis dans l’expédition d’Adrien de Gerlache en Antarctique.
Georges Brugmann fit don de très nombreux terrains à bâtir aux communes d’Ixelles, d’Uccle et de Forest.
Les donations de ces nombreux terrains furent assorties à l’époque par Georges Brugmann d’une condition coulée dans deux arrêtés royaux (12 juillet 1902 et 2 mai 1904) qu’on appelle la « Convention Brugmann ».
Le mécène a en effet interdit que les parcelles dont il faisait don puissent être bâties sur plus de 60% de leur surface dans le quartier Berkendael.
L’article 3, alinéa 2 de l’arrêté royal du 12 juillet 1902 stipule : « Les constructions à ériger sur ces terrains ne pourront occuper plus de trois cinquièmes de la surface totale de chaque lot, sauf pour les terrains d’angle qui pourront être bâtis sur les quatre cinquièmes de leur étendue ».
Geoffroy Kensier, conseiller communal Objectif XL, interroge le Collège des Bourgmestre et Echevins en adressant une série de questions écrites :
Etant donné l’importance du respect des règles de droit et les conséquences que le nom respect de la légalité peut entraîner dans la transformation d’un quartier, nous souhaitons connaître les actions entreprises par la commune par rapport à cette « Convention Brugmann » :
– Pouvez-vous nous informer précisément de la portée et du contenu de cette « Convention Brugmann » ?
Selon vous cette Convention signifie-t-elle bien qu’une parcelle ne peut pas être bâtie sur plus de 60% de sa surface ?
Et si ce n’était pas le cas, quelle est alors la portée de cette Convention dont la commune rappelle le caractère obligatoire ?
– Pouvez-vous nous confirmer que la commune d’Ixelles dans les « renseignements urbanistiques » qu’elle délivre mentionne systématiquement la « Convention Brugmann » ? Depuis quand, la commune fait-elle mention de cette Convention dans les « renseignements urbanistiques » ?
– La « Convention Brugmann » est-elle connue de la commission de concertation et appliquée par ladite commission ?
Pouvez-vous nous confirmer que la commune d’Ixelles veille à ne délivrer des permis d’urbanisme que dans le respect de la « Convention Brugmann » et qu’elle rappelle systématiquement l’existence de cette Convention aux notaires lors de la délivrance des « renseignements urbanistiques » ?
– Concernant le projet « Royal Rinking » (chaussée de Waterloo, 567), à la lecture des articles de presse dont nous avons pris connaissance, il est évident que les constructions prévues couvriront sur plus de 60% de la parcelle.
Pouvez-vous nous assurer que les représentants de la commune d’Ixelles au sein de la commission de concertation rappelleront-ils l’existence de cette « Convention Brugmann » lorsque la commission se réunira pour examiner le projet et qu’il en sera de même dans l’avis rendu par le Collège à la Région de Bruxelles-Capitale ?